Séance du 17 décembre 2016

Présents: Angelica Radicchi, Claude Millet, Guillaume Peynet, Caroline Julliot, Tugba Isbasaran, Pierre Burger, Franck Laurent, Xavier Peyrache, Guy Rosa, Arnaud Laster, Jean-Pierre Langellier, Loïc Le Dauphin, Wu Tianchu, Shi Xueying, Françoise Chenet, Jordi Brahamcha-Marin.


Informations

Colloque d’agrégation

Claude Millet remercie Guy Rosa pour la publication rapide, sur le site, des actes du colloque d’agrégation sur Les Contemplations.

Elle souligne l’intérêt de la publication électronique pour les colloques. Guy Rosa regrette que les publications en ligne soient considérées comme des publications inférieures. En fait ce sont, par le nombre des lecteurs, des publications supérieures!

 

Hugo scolaire

Claude Millet indique qu’elle a été interviewée la veille, ainsi que Franck Laurent, par une classe de troisième d’un collège de Sens. Dans le cadre d’un projet européen, « Réalisons l’Europe », un professeur, Vincent Moissenet, produit chaque année depuis huit ans un DVD qui est diffusé ensuite dans les collèges et lycées. Ce sont des productions de bonne qualité, très largement diffusées sur youtube. Le projet sur Victor Hugo dans le prolongement du film sur la peine de mort, dans lequel Robert Badinter évoque Hugo.

 

À la télévision

Claude Millet nous apprend que Jean-Marc Hovasse est à Jersey, où il est suivi par un journaliste d’Arte qu’il guide sur quelques hauts lieux hugoliens de l’île.

Guy Rosa, Caroline Julliot et Arnaud Laster évoquent une mini-série en préparation sur la période 48-51 de Hugo. Guy Rosa et Arnaud Laster ont failli faire office de consultant. Un débat s’engage entre eux : peut-on représenter Hugo, à l’écran  ou sur scène, sans ridicule (Arnaud Laster le croit, Guy Rosa non).

 

Au cinéma

Arnaud Laster signale que Hugo (le Hugo de Jersey), joué par Benjamin Biolay, apparaît dans un film sorti cette semaine, Personal Shopper, d’Olivier Assayas. C’est un film sur une histoire de medium.

 

Sur scène

Camille de La Guillonnière, assistant de Jean Bellorini, devait venir aujourd’hui nous parler du spectacle Tempête sous un crâne, mais il n’a finalement pas pu être là. Il viendra à la séance de mars.

Arnaud Laster rappelle la bonne impression que lui avait faite Marie Tudor au Théâtre du Nord-Ouest, et signale que le spectacle va être repris pour quelques dates, en janvier et février, au Théâtre de Ménilmontant. Hélas, on se croit de plus en plus souvent obligé de couper dans le texte pour ne pas dépasser deux heures, et cette production n’échappe pas à la règle. Mais le résultat est d’une grande honnêteté, et fidèle à Hugo.

 

Claude Millet a le plaisir d’accueillir au nom du groupe Hugo Angelica Radicchi, doctorante à l’université de Pavie, qui va communiquer aujourd’hui sur « Hugo et Garibaldi »


Communication de Angelica RidicchiHugo et Garibaldi (voir texte joint)


Discussion

Claude Millet remercie l’oratrice. Les hugoliens connaissent parfois les textes de Victor Hugo, mais il est utile également d’entendre ceux de Garibaldi ! La communication avait le grand intérêt de souligner l’importance de leur admiration réciproque et de leur action commune.

 

Importance historique de Garibaldi

Franck Laurent rappelle que Garibaldi est une figure en grande partie mal évaluée et occultée par une certaine historiographie canonique. Au-delà de Garibaldi, on a tendance à oublier toute la mouvance révolutionnaire-républicaine de cette génération. Ou bien on s’en moque, en disant en gros que leurs révolutions ne sont pas des vraies. Maurice Agulhon parle bien de cela dans le deuxième tome de son Histoire vagabonde.

Pourtant, la composante garibaldienne est très présente pendant la Commune, notamment chez les étrangers. Elle représente quelque chose de cet internationalisme qu’on a un peu perdu de vue dans l’historiographie.

Il est par ailleurs frappant que les congrès de la paix organisés en Suisse dans les années 1860 se tiennent, pendant trois ou quatre années de suite, juste après les congrès de l’Association internationale des travailleurs et dans son voisinage. Un élément qui a fait beaucoup parler lors du congrès de Genève en 1867, c’est que Garibaldi tente d’y affirmer une alliance entre les démocrates républicains et les militants de l’AIT, dont certains sont présents. Cette idée d’une alliance possible entre socialistes et républicains résonne beaucoup dans le contexte français, en cette époque de fin de l’Empire… Et quand Hugo vient parler au congrès de Lausanne en 1869, il reprend cette idée. Tout son discours est axé sur le thème « République et socialisme ». Il veut refaire ce qu’a fait Garibaldi. C’est une dimension intéressante du rapprochement entre les deux hommes.

Garibaldi occupe une place importante dans l’extrême gauche. Dans la seconde édition (1896) de son Histoire de la Commune, Lissagaray ajoute un dernier chapitre dont l’épigraphe est un vers de Hugo, emprunté à Mentana. C’est une trace discrète de l’impact de la figure garibaldienne.

Franck Laurent signale aussi le très beau personnage de vieux garibaldien dans le roman Nostromo de Joseph Conrad (1904).

 

Garibaldi et la guerre franco-prussienne

Franck Laurent appelle à relativiser les prétendues victoires de Garibaldi contre la Prusse : ce ne sont guère que des escarmouches du côté de Dijon, que Hugo monte en épingle.

Hugo, rappelle Guy Rosa, dit simplement que Garibaldi n’a jamais été vaincu ! Les autres généraux, français, ont parfois connu des victoires, et surtout des défaites.

Franck Laurent souligne qu’après Aspromonte (1862) et jusqu’après 1870, les italiens développeront une tenace hostilité envers la France : Napoléon III avait empêché l’achèvement de l’unité italienne en garantissant au pape la souveraineté de l’états pontifical et de Rome. Garibaldi n’avait aucun intérêt national, au contraire, à aller prêter main-forte à la France. Il serait intéressant de voir comment on a réagi, en Italie, à cette initiative.

 

Pacifisme et internationalisme

Franck Laurent rappelle que le pacifisme européen est un courant très présent au XIXe siècle. Ce siècle est l’âge des premiers internationalismes modernes, avant même celui de Marx et d’Engels. Mais très souvent (et d’ailleurs pas tellement pour Hugo), cet idéal d’une union de l’Europe est présenté comme le corollaire de l’expansion coloniale : c’est le cas chez Jouffroy, chez les saint-simoniens, chez le Lamartine de la « Marseillaise de la paix » Or cette expansion coloniale va donner lieu à un regain de rivalité inter-européenne. La France et l’Italie, notamment, vont s’opposer sur la question tunisienne. Il serait intéressant de voir si, à ce moment-là, il y a un détachement de Garibaldi vis-à-vis de la France ; ses fils, en tout cas, ont été des partisans de la grande Italie et de la prise de la Tunisie.

Guy Rosa souligne que l’internationalisme et l’européanisme ont des bases concrètes anciennes. L’Europe est une réalité au XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle. L’Europe, l’Europe cultivée du moins, parle français –et les autres des patois inintelligibles entre eux dans le même pays. Les souverains sont tous cousins. Les personnes circulent beaucoup. Au début du XIXe siècle, il y a plus d’un million d’Allemands en France ; sous la Restauration, il y a dix journaux allemands à Paris ; Heine réside en France très naturellement, comme Tourguéniev. Et puis la démocratie est par nature universelle, comme le suffrage : il n’y a pas de conception raisonnablement opposable à l’universalité de la démocratie, fondée qu’elle est sur des droits identiques et communs à tous les hommes. Aux premières élections sous la Révolution française, les étrangers votent.

Claude Millet mentionne les travaux, sur ce point, de Sophie Wahnich, qui établit que cette question de la citoyenneté des étrangers a fait l’objet de nombreux débats durant la Révolution.

Puis, poursuit Guy Rosa, il y a la phase napoléonienne, avec ses ambiguïtés. Mais Napoléon est souvent accueilli en libérateur, par exemple à Milan, comme on le voit au début de La Chartreuse de Parme. Tout cela constitue des bases concrètes à l’internationalisme, qui n’est pas une invention idéaliste.

Claude Millet est réticente à voir dans le cosmopolitisme des Lumières un internationalisme, puisqu’il fait l’économie de l’État-nation au profit d’un simple cosmopolitisme culturel. Mais c’est, certainement, un terrain propice au futur internationalisme…

Guy Rosa objecte qu’on ne peut pas faire l’économie de ce qui n’existe pas. Il répète qu’il y a bien, à cette époque, une communauté européenne de fait, fondée entre autres sur la communauté de culture et de langue (le français a remplacé le latin), et sur le fait, en particulier, qu’il y a autant de variation linguistique au sein d’un même pays qu’entre un État et un autre.

Garibaldi et Hugo ont l’expérience de ce fait. L’idée européenne n’a rien pour eux d’une utopie : c’est une continuation de la tradition. Cette situation est accentuée par le printemps des peuples en 1848, qui est éprouvée et pensée comme une révolution européenne.

Mais cet internationalisme démocratique, à la Hugo/Garibaldi, est, de nos jours, coincé entre l’internationale catholique, l’internationale ouvrière et l’internationale financière. Celles-là ont prospéré ; l’internationale démocratique ne s’est pas imposée. Elle avait pourtant le bon sens et l’histoire pour elle ; les nationalismes l’ont liquidée.

C’est parce que, poursuite Franck Laurent, elle est en butte à une contradiction historique réelle, qui s’appelle l’État. Hugo est très net là-dessus : pour lui il faut un État fédéral, comme les États-Unis d’Amérique. L’idée de Hugo, c’est que c’est seulement en passant au niveau européen qu’on va pouvoir poursuivre et approfondir 1789. Or cet approfondissement démocratique, historiquement, s’est fait au niveau national et dans la rivalité des États-nations. C’est une contradiction historique forte, mais que du reste l’internationale ouvrière ne dépassera pas davantage. On l’a vu en 1914.

Arnaud Laster a donné il y a deux ans une conférence sur « Victor Hugo patriote de l’humanité ». Il mentionne également le discours de Hugo tenu à Bruxelles en 1852, et dont il a eu l’occasion de parler récemment dans un lycée à Arras. Hugo y définit sa position vis-à-vis du combat des nationalités. Il dit : face aux tyrannies, levons haut les nationalités ; face aux démocraties, abaissons-les. Cela contredit complètement l’image d’un Hugo nationaliste. S’ il appelle à la résistance contre l’Allemagne en 1870, c’est qu’il s’agit de la guerre d’une république contre un empire.

L’idéal des États-Unis d’Europe et du monde est au cœur de sa perspective. C’est une pensée assez fortement réfléchie chez lui.

 

Hugo et l’Angleterre

Arnaud Laster précise que la méfiance de Hugo à l’égard de la Grande Bretagne date plutôt d’avant l’exil. C’est très clair dans la conclusion du Rhin, indique Franck Laurent.

Plus tard, ajoute Angelica Radicchi, il évoquera l’idée d’une triarchie avec l’Angleterre – mais tout le monde dit cela, nuance Franck Laurent.

Il va surtout considérer, dit Arnaud Laster, qu’il ne faut pas privilégier une nation plus qu’une autre.

Franck Laurent ajoute que Hugo, en outre, reconnaît le caractère libéral de la vieille Angleterre.

D’un autre côté, nuance Arnaud Laster, l’Angleterre est une monarchie, avec une vieille aristocratie. En fait, Hugo distingue le peuple anglais de son gouvernement, comme il distingue le peuple français du gouvernement impérial au moment des expéditions militaires du Second Empire. Il soutient les Mexicains contre l’armée française, et les Chinois contre les expéditions franco-britanniques…

 

Garibaldi en 1849

Guy Rosa demande si Garibaldi a participé à la prise de Rome et à la République romaine en 1849. Franck Laurent répond que oui : c’est lui le chef militaire. En revanche, il ne fait pas partie du triumvirat.

Angelica Radicchi précise, en réponse à une question de Franck Laurent, qu’elle n’a pas trouvé trace de contacts entre Garibaldi et Hugo à cette époque.

Guy Rosa rappelle que Hugo, à la Chambre, adopte une position très juste sur l’affaire de Rome. Il s’éloigne de Mazzini, qu’il n’aime pas trop, précise Franck Laurent ; en revanche, il n’a pas encore cerné qui était Garibaldi.

 

Invalidation de l’élection de Garibaldi et démission de Hugo en 1871

Guy Rosa indique que le discours de Hugo sur Garibaldi général invaincu est prononcé au moment de l’invalidation de l’élection de Garibaldi.

Il a d’ailleurs ensuite été réélu dans le département d’Alger, signale Angelica Radicchi.

Le critère de la nationalité fonctionne donc déjà parfaitement à l’époque, remarque Franck Laurent, car le prétexte de l’invalidation de Garibaldi, c’est qu’il n’a pas la nationalité française. Et la motivation de sa démission, c’est qu’il ne souhaite pas abandonner la nationalité italienne.

Cette histoire, rappelle Guy Rosa, est liée à la question de la validité de l’élection des députés d’Alsace-Lorraine –demandée par la gauche et refusée par la majorité qui invalide leur élection.

Franck Laurent nous indique la position de Hugo là-dessus : il voudrait qu’on accepte les députés alsaciens et lorrains, ou au moins qu’on prenne une mesure symbolique, et qu’on déclare par exemple leurs sièges vacants.

Guy Rosa souligne que ces trois événements sont liés et font sens ensemble : l’éviction de Garibaldi, l’éviction des députés d’Alsace-Lorraine, et la démission de Hugo : il refuse d’appartenir à une Assemblée qui exclut, malgré leur élection tout à fait démocratique, Garibaldi et les députés d’Alsace-Lorraine.

Pour Franck Laurent, l’invalidation de Garibaldi est aussi un beau prétexte que Hugo utilise pour démissionner. Il est partisan, depuis février, d’une démission en bloc de la gauche pour protester contre les préliminaires de paix. Il veut aussi obtenir la dissolution de l’Assemblée, et il n’approuve pas les mesures prises contre Paris (il intervient contre).

Guy Rosa ne parlerait pas de « prétexte », mais c’est un élément de plus qui s’ajoute au reste. Enfin, c’est tout de même quelque chose de démissionner d’une assemblée élue, quand on croit, comme Hugo, au suffrage universel…

D’autant plus, rappelle Franck Laurent, qu’il a été très bien élu – deuxième à Paris, juste derrière Louis Blanc, devant Gambetta et Garibaldi. Le caractère individuel de sa démission renforce le côté « de grand homme à grand homme » (Hugo/Garibaldi). Le symbole fonctionne parce qu’au bout du compte, Hugo part seul, même s’il sera rejoint, au fil des semaines par plusieurs autres députés de la gauche.

 

L’interdiction de Ruy Blas en 1867

Arnaud Laster indique que L’écho Hugo a publié une lettre de Napoléon III au ministre de l’Intérieur, qui prouve que la décision d’interdire Ruy Blas était antérieure à la publication de La Voix de Guernesey. Il n’était pas question de reproduire le scandale d’Hernani !

Franck Laurent rappelle qu’une reprise d’Hernani, peu avant, avait été un gros succès. Même Jules Vallès y était allé.

Cette représentation d’Hernani, précise Arnaud Laster, avait donné lieu à une manifestation politique dans la salle, pro-Hugo, anti-Napoléon III. C’est pour cela que l’empereur somme son ministre de faire interdire la représentation de Ruy Blas.

 

Les congrès de la paix

Claude Millet est surprise que l’anticléricalisme de Garibaldi ait pu faire scandale au congrès de la paix. Le socle fondamental des participants, c’est le spiritualisme républicain. Il est étrange que son anticléricalisme ait scandalisé.

Angelica Radicchi confirme le fait : on connaît les réactions du public, consignées dans les annales.

Claude Millet aimerait savoir si, à l’intérieur de ces congrès, il y a eu un renouvellement des générations : en 1869, y avait-il des gens nés dans les années 1830-1840, ou bien était-ce un rendez-vous de quarante-huitards ?

Angelica Radicchi ne connaît pas la composition générationnelle du congrès de 1869 : on a peu d’informations là-dessus. En revanche, on sait qu’il y avait 6000 participants, y compris d’Australie…

Franck Laurent regrette, sur ces congrès de la paix, une historiographie bien trop maigre.

Il faut dire, remarque Guy Rosa, qu’ils n’étaient guère dans le sens de l’histoire…

On ne sait pas, poursuit Franck Laurent, quels étaient les réseaux qui fournissaient les participants à ces congrès. Mais on en parle quand même beaucoup dans la presse, notamment en 1867.

En 1867, c’est à cause de la présence de Garibaldi, indique Angelica Radicchi. Quant aux réseaux, il faut mentionner la franc-maçonnerie, qui est en faveur des États-Unis d’Europe. Garibaldi était grand-maître.

 

Quel modèle fédéral pour les États-Unis d’Europe ?

Angelica Radicchi indique qu’il y a, à l’époque, des débats sur les modalités d’instauration du modèle fédéral. Mazzini est pour que l’on forge d’abord des États-nations, puis qu’on les fédère. Garibaldi est favorable à ce que les deux niveaux soient construits en même temps.

Comme Hugo, constate Franck Laurent. L’idée est que si on construit la nation d’abord, elle va devenir un obstacle.

Angelica Radicchi remarque que peu de projets institutionnels précis sont proposés à l’époque. On invoque parfois le modèle helvétique.

Franck Laurent ( ?) signale qu’il y a au moins quelques textes de Hugo où la dimension fédérale de son projet est assez précise, notamment une lettre à Gloss de 1853. Il y distingue des niveaux et des compétences. Les « questions de civilisation générale » (le domaine régalien) doit aller au niveau fédéral, et le reste au niveau des États-nations. Hugo dit que c’est la condition préalable pour régler l’épineuse question sociale.

Quant au modèle de référence, c’est la Suisse, soit, mais surtout les États-Unis d’Amérique.

Françoise Chenet rappelle qu’il y a d’autres modèles possibles : la Confédération du Rhin créée par Napoléon, l’Allemagne…

Mais l’Allemagne, répond Franck Laurent, est une fédération de monarchies. C’est l’anti-modèle par excellence. C’est une unité impériale, comme l’Empire austro-hongrois. On a une nation dominante, la Prusse, avec une alliance personnelle (le roi de Prusse est empereur), qui maintient dans une position subordonnée les autres États souverains.

 

Garibaldisme aristocratique et plébéien

Françoise Chenet indique que des membres de l’aristocratie anglaise ont pu s’engager avec Garibaldi. C’est le cas de l’un des fils de Lord Seymour, duc de Somerset, membre du parti whig. Et dans Le Guépard, Tancrède s’allie avec Garibaldi.

Mais dans le cas de Tancrède, cela ne dure pas, répond Franck Laurent. Il y a une forte connotation plébéienne dans le garibaldisme : Garibaldi a une image d’homme du peuple. Cela n’empêche pas qu’il ait pu y avoir quelques aventuriers aristocrates séduits par le panache de la chose.

Pour Françoise Chenet, il s’agit aussi de l’alliance de l’aristocratie avec le peuple, contre la bourgeoisie marchande.

 

Remarques diverses

Pierre Burger n’est pas d’accord avec l’idée d’un épanouissement démocratique de l’Europe au XIXe siècle. Cet épanouissement intervient en 1918, avec l’effondrement des monarchies. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, on n’a que deux démocraties, la France et la Grande-Bretagne.

Claude Millet signale, dans les actes du colloque Hugo et la guerre parus en 2002, un article de Jean-Marc Hovasse sur « La Voix de Guernesey ».

Arnaud Laster signale la pièce L’Épée, écrite par Hugo en 1869, et destinée au Théâtre en liberté. Elle doit probablement quelque chose de son inspiration à Garibaldi.

Pierre Burger signale que les « Garibaldiens de France » ont leur local, rue de Lancry, près de la gare de l’Est.

 Jordi Brahamcha-Marin