[f° 63. Au verso d'une enveloppe non postale adressée à V.H.]
[recto, barré d'une grande croix]
Ce rire, cria-t-il ["cria-t-il" corrige + + +], ce rire qui est sur mon front, ["cria-t-il," barré] c'est un roi qui me l'y a mis. Ce rire exprime le désespoir [corrige "la désolation"], la haîne, le silence contraint, la rage. Ce rire, c'est le produit des tortures, ce rire est un rire de force. Vous me prenez pour l'exception, je suis Tout le Monde. Je suis symbole. Je représente le peuple [variante: "l'humanité"]. Le peuple, c'est le souffrant profond qui rit à la surface. Le peuple [variante: "l'humanité"], c'est moi. Aujourd'hui vous l'opprimez. Aujourd'hui vous me huez. Mais il viendra une heure où une convulsion brisera votre oppression, où un rugissement répliquera à vos huées. Cette heure est déjà venue, on l'a chassée, elle reviendra. En attendant souvenez-vous que la série des rois armés de l'épée est interrompue par Cromwell armé de la hache. Tremblez! ["tremblez! tremblez!" rayé] Les profondes solutions approchent, les ongles coupés repoussent, les langues arrachées hurlent [variante: "s'envolent et deviennent des langues de feu et hurlent éparses [ajouté] dans l'infini"], ceux qui ont faim montrent leurs dents oisives, les paradis bâtis sur des enfers s'écroulent. On souffre, on souffre, on souffre, et ce qui est en bas s'entrouvre, l'ombre demande à devenir lumière, le damné discuté l'élu, c'est le peuple qui vient, vous dis-je, et voici ce qu'il y a dans ce rire, dont vous riez!
[rédaction antérieure à celle du manuscrit en II, 8, 7, f° 542]
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[en marge gauche, à 270°]
Londres fête perpétuelle - l'Angleterre acclamation
[Note, barré en oblique, pour une addition qui sera placée à la fin du développement qui précède.]
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Oui, je suis le fils de mon père, je suis le fils des républiques [?]
[barré en oblique; addition prise en charge dans le texte définitif, par l'incise: "Tu en étais, ô mon père!" (f° 541)]
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sous un lord, je suis peuple
[barré en oblique; sans correspondance excate, mais l'idée court dans tout le chapitre II, 8, 7]
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[verso, à 180°]
Vous avez des fêtes, c'est mon rire. Vous avez des joies publiques, c'est mon rire. Vous avez des mariages, des sacres ["des sacres" ajouté] et des couronnements, c'est mon rire. Vous avez des naissances de princes, c'est mon rire. Vous avez au-dessus de vous le tonnerre, c'est mon rire. [phrase ajoutée d'une autre écriture]
[Barré à la verticale; repris tel quel en II, 8, 7, f° 542]
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Le moyen de tenir à de telles choses. Le rire recommença et [lacune du papier] [barré; employé ibidem]