[f° 271. 139/550. Feuille de papier blanc (le découpage mange le bord gauche).]

 

[recto]

Londres avait déjà deux lieues de long (Paris une lieue) [parenthèse ajoutée] et (selon Maitland en 1739 [Maitland (William), History of London from its foundation by the Romans to the present time…. - London, 1739, présent à Hauteville-House mais invoqué abusivement par VH qui ne sait pas l'anglais]) un million d'habitants. [nombres et référence à Maitland, qui donne aussi 700 000 habitants à Paris, dans Coyer, loc. cit., p. 11-12]

— Un étage soutenait à toutes les maisons -dans les rues une boue liquide épaisse çà et là de 3 et 4 pouces- [cité comme une calomnie par Coyer, ibid., p. 15] les vitrines en saillie des marchands. — Point de portes cochères. Elles sont reléguées dans de petites arrières-cours, qui desservent les grandes rues, et les désemplissent. [Coyer, ibid. p. 17] Chaque porte (dans les grandes rues) entre deux lanternes, dont une fournie par la paroisse, l'autre par le propriétaire. A six pieds de haut, pour que les passants puissent lire à leur lumière où bon leur semble. [ibid. p. 18]

— De Greenwich, palais d'avénement de Charles II, Guillaume et Marie ont fait un hopital de marine militaire [entre barres d'hésitation], achevé avec la vente des biens du Cte de Derwent-Water, condamné à mort en 1746 pour avoir conspiré avec le Prétendant. [ibid. p. 35-36] La tête de lord Derwent-Water a passé sur une pique au haut de la porte de la Cité de Londres ["de Londres" encadré de barres d'hésitation] [Ce détail-là ne figure pas dans Coyer]

— Greenwich, les Invalides du matelot, Chelsea, les Invalides du soldat.[comparaison et faits notés par Coyer, loc. cit., p. 36 et 39]

— Quiconque fait l'aumône est mis à l'amende. — «Quiconque a des bras pour travailler, l'état doit lui fournir du travail» (l'abbé Coyer. Sur l'Angleterre. 1777. p. 34.) [cf: " Ce n'est pas tout. Chaque Paroisse est chargée de ses Pauvres; mais on ne se contente pas de le dire, on l'exécute; aussi n'en voit-on point ni dans les rues. ni dans les Eglises. Si on dénonçait quelqu'un pour y avoir donné l'aumône, il serait amendé; & si, contre cette police générale (chose rare), un Pauvre s'adresse à vous, il masque sa supplique, en vous offrant quelque petit meuble à acheter. Ne pensez-vous pas, comme moi, que les Mendians déshonorent un Etat? Quiconque a des bras pour travailler, l'Etat doit lui fournir du travail. Il y a une fondation, par Acte du Parlement, pour en donner à quiconque en cherche; celui qui n'a plus de force, l'Etat doit le nourrir. Le Particulier, quelque riche qu'il soit, ne peut faire l'aumône qu'en petit; le Gouvernement la fait en grand."]

— Les ducs d'Athol, de Northumberland, de Hamilton, assez puissants et assez riches pour lever chacun un régiment qu'ils donnent au roi.

[Ce paragraphe, signalé par une croix, est barré de deux traits obliques et employé en 0, 1, 1, 3, f° 13. Coyer, dans un développement sur la qualité, en Angleterre, de l'"esprit public" en donne plusieurs exemples, contributions de "sociétés", de corporations, de villes et même de particuliers: "Ce zèle brûlant n'est pas éteint, puisque dans la crise où se trouve aujourd'hui l'Angleterre, pressée de plus en plus par la résistance courageuse de ses Colonies, les Villes les plus riches souscrivent, de leur propre mouvement, pour des sommes considérables; celle de Manchester vient de lever un Régiment. Les Ducs d'Athol, d'Hamilton, de Northumberland, & plusieurs autres, en font autant à leurs frais."]

— Shakespeare était si oublié qu'en 1777, l'abbé Coyer écrivait dans ses Nouvelles observations sur l'Angleterre ["dans ses..." addition]: Stratford-sur-Avon a eu le bonheur de donner naissance à Hugh Clipton, devenu Lord-maire de Londres. [extraction malhonnête: Clipton, natif de Stratford, a payé de ses deniers un pont sur l'Avon, exemple au sein d'un développement sur la générosité de grandes fortunes, p. 51]

— En été le lord-maire, à Oldbailey, sur un trône, jugeait assisté de deux shériffs, tous trois ayant à la main des bouquets de fleurs. [ibid., p. 57, mais Hugo oublie les douze jurés, les "vrais juges"]

[Détail retenu pour La Cave pénale (II, 4, 8, f° 369)]

 

[verso, à 270° sur trois colonnes]

[à gauche]

Les brasseries à Londres, déjà énormes. Une d'elles ["occupait" barré en correction cursive] faisait par jour 100 tonneaux de bière, occupait 72 chevaux et les voituriers, et nourrissait du marc 3000 porcs. Une autre versait à l'hopital de Greenwich un fleuve de bière par un tunnel de trois quarts de lieue. [ibid., p. 237] On voit à Westminster les cercueils de deux ambassadeurs d'Espagne, morts à Londres endettés. On garde leurs squelettes en gage jusqu'à ce qu'ils aient payé leurs dettes. Dans les rues, rouliers, cochers, crocheteurs, porteurs-de-chaises, mêlés et gesticulant, cris, boxes.

*

[au centre]

Clarke, disciple de Newton, eût été archevêque de Canterbury si l'on n'eût averti à temps la reine Anne que Clarke n'était pas chrétien.

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Calais, étant à l'Angleterre, a eu des députés au parlement, entrautres Thomas Fauler. [dans l'interligne un "W¨" dont on voit pas à qui il s'applique] Wilkes (1775, communes. ["communes." ajouté]) qualifiait lord North le noble lord au ruban bleu. North avait la jarretière. Wilkes qualifiait un autre orateur le très honorable membre sous la galerie.

*

[à droite]

Anne avait 700 000 l[ivres] de liste civile (environ 18 millions de francs) sur lesquels elle donnait 100 000 l[ivres] pour les guerres contre la France. Puis 200 000 l[ivres] pour bâtir Blenheim à Marlborough, puis 100 000 l[ivres] pour les misères des provinces.

George I eut 800 000 l[ivres] (rébellion du comte de Mar)

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[dans le sens normal, entre les colonnes du centre et de droite, au crayon:]

Gustave Frédérix [critique de théâtre belge, ami d'E. Deschanel et de Hugo]