Les intéressés n’en ont pas fait mystère. H. Guillemin s’étend longuement sur cette gaîté et, plus sévère encore que Hugo, il la comprend comme le sentiment d’une bonne farce faite au Prince-président –on a tout de même résisté– en même temps qu’aux républicains –une fois emprisonné, on ne risque pas de les rejoindre (Le Coup du 2 décembre, Gallimard, 1951, p. 363-366). A voir le nombre des représentants de la droite, légitimistes et orléanistes, dont la carrière s’arrête au 2 décembre et qui tentent en vain de se faire élire au Corps législatif comme candidats indépendants, on peut penser soit qu’ils manquaient de perspicacité s’ils espéraient n’élever qu’une protestation platonique, soit que la nouveauté de cette situation et l’effet de groupe étaient pour beaucoup dans cette hilarité.