Du moins est-ce l’interprétation extensive, mais non abusive, que Hugo fit du mandat donné par l’Assemblée à soixante représentants, dont lui-même, de faire connaître aux insurgés le décret ordonnant leur désarmement et l’abandon des barricades. Il alla aux barricades, le 24 juin, et, au moins une fois, conduisit l’assaut. Sur cet épisode voir B. Leuilliot, « Les barricades mystérieuses » dans Europe, mars 1985 et la méditation de Hugo lui-même sur son action dans Les Misérables, V, 1, 1 ; vol. « Roman II », p. 925-926 et suiv. Il ne la renie pas mais n’en était rien moins que fier. Sur le champ, il fait ce qu’il peut pour atténuer la répression, qui fut d’une rare violence. Au 2 décembre, tout se passe comme s’il avait à cœur tout à la fois de justifier sa conduite en Juin – en défendant la légalité – et de la réparer – en se mettant cette fois du côté des victimes. Histoire d'un crime, de bout en bout, laisse entendre la vibration de cet événement tragique.

Quant au salut trouvé par les quatre insurgés auprès de lui et de Juliette Drouet, il est raconté tout au long par Gustave Rivet (Victor Hugo chez lui, Dreyfous, [1885]) qui reproduit un récit oral de Hugo lui-même et non ces pages-ci comme le prouvent quelques détails différents.