Après autorisation des poursuites par l’Assemblée, dont il était membre et où il avait déjà fait scandale, Proudhon fut condamné en mars 1849 à trois ans de prison et 10 000 F. d’amende pour ses attaques violentes de janvier contre le prince-président à peine élu. Il s’exila, revint à Paris sans discrétion, fut repris en juin et emprisonné, d’abord à Sainte-Pélagie puis à Doullens. C’est alors la droite qui prend sa défense et vote le 15 février 1850 un ordre du jour motivé : « L'Assemblée blâme la rigueur arbitraire infligée à M. Proudhon. » Retourné à Sainte-Pélagie, il est libéré le 6 juin 1852. Très peu après le coup d’Etat, il obtient l’autorisation de publier La révolution sociale démontrée par le coup d’Etat en s’adressant directement à Louis Bonaparte dans une lettre publiée en même temps que l’ouvrage. Il avait voté contre la Constitution et était en conflit avec la gauche républicaine depuis les premiers jours de la Législative. Assagi aux années qui suivent le coup d’Etat (publication du Manuel du spéculateur en Bourse et travaux pour une compagnie de chemin de fer), il s’attire à nouveau l’hostilité du pouvoir en 1858, est condamné, puis gracié par l’Empereur.

On remarquera la prudence de Proudhon qui se garde bien de s’approcher  trop près de la réunion des représentants.