C’est peu vraisemblable et contredit par Schœlcher : « Les
membres de la Montagne ne songèrent pas, en général, à se rendre à l’Assemblée,
ils jugèrent qu’elle deviendrait facilement ce qu’on appelle une souricière, en
admettant qu’ils pussent y pénétrer ; ils ne crurent pas bon non plus de
se rallier à la majorité au Xe arrondissement, cela soit dit sans
aucune espèce de blâme, ni formel ni implicite, pour ceux de nos amis qu’on y a
vus. […] Plusieurs ont très-bien pu juger cette direction utile, afin de ne pas
diviser l’Assemblée et de donner à la résistance parlementaire l’appui de
l’unanimité de la représentation nationale. Pour le plus grand nombre d’entre
nous, ils avaient une répugnance invincible à agir de concert avec les hommes
auxquels ils reprochaient le désarmement du peuple après juin 1848, l’infâme et
lâche décret de la transportation sans jugement, l’exécrable guerre de Rome, la
loi du suffrage restreint enfin, toutes les mesures législatives qui
facilitèrent le coup de Jarnac présidentiel par la ruine des libertés. Ils
pensèrent, en outre, que se joindre à la majorité serait fatalement se
condamner à suivre ses impulsions, s’enlever tout crédit auprès du
peuple ; que d’ailleurs la majorité, par sa nature, ne pouvait songer qu’à
une défense régulière ou se perdrait avec elle, puisque l’armée
trahissait ; qu’il fallait donc chercher tout son appui dans le
peuple. »