La loi Guizot (1833) consacre la liberté de l’enseignement primaire – sous condition du « brevet de capacité » de l’instituteur – mais organise l’enseignement primaire public en instituant au moins une école normale par département et une école primaire par commune de plus de 500 habitants. La loi Falloux (1850), vivement combattue par Hugo à l’Assemblée (Actes et Paroles, I –Assemblée législative, 4; édition citée, vol. « Politique », p. 217 et suiv.) non seulement affranchit de la tutelle de l’Etat l’enseignement secondaire « libre », alors donné par les congrégations religieuses désormais dispensées de tout diplôme, mais casse l’institution unique et nationale, l’Université, qui depuis Napoléon gérait les trois degrés de l’enseignement; elle est scindée en Académies, mieux informées et plus dociles aux notables locaux; enfin les autorités religieuses entrent de droit dans les différents conseils (communal, académique, national) ayant autorité sur les trois niveaux de l’enseignement et, dès lors jusqu’à la Troisième République, évêques et curés n’eurent pas la main légère dans la surveillance des instituteurs et professeurs. Quant à la loi Dupanloup toute récente (1875), elle ne concerne pas l’enseignement primaire mais le supérieur, pour lequel elle retire à l’Université le monopole de la collation des grades et permet aux étudiants des universités « libres » de passer leurs examens devant un jury mixte. Cette disposition était encore en vigueur jusqu’au décret tout récent qui, sous prétexte d’harmonisation européenne, donne équivalence de plein droit pour les diplômes des Universités libres reconnus par le Vatican.