Note de J.-C. Fizaine : « Baudin, né en 1801, avait en fait presque le même âge que V. Hugo ! Mais celui-ci préfère indiquer une fraternité symbolique en lui donnant l’âge du Christ au moment de sa passion et de sa mort, selon une tradition communément reçue. D’après les récits dont Léon Daudet se fait l’écho malveillant, Victor Hugo aurait été, à Bruxelles, obsédé par la culpabilité d’avoir laissé mourir Baudin à sa place, au point de le voir plusieurs nuits de suite dans ses cauchemars. Et, de fait, bien des éléments du texte paraissent destinés à exorciser cette angoisse notamment le thème du double christique qui reparaîtra aux chapitres III, 14, Ossian et Scipion  et surtout IV, 2, Le Petit Carreau ».

De son côté, J.-M. Hovasse nous signale que la date de naissance de Baudin est controversée, le Dictionnaire des parlementaires étant seul, avec les ouvrages qui le suivent, à donner 1801 mais plusieurs documents 1811 (23 octobre). Il aurait donc 40 ans au 2 décembre et non 33. Ce chiffre s'expliquerait-il par la mauvaise lecture d'un 39 provenu d'une conversation légèrement antérieure entre Hugo et Baudin? Ce n'est pas exclu. On imagine aisément qu'en janvier 1850 Baudin ait cédé son tour de parole à Hugo comme le plus jeune à un aîné et que les deux représentants aient échangé leurs âges à cette occasion.

Reste le remords probable, même sans invoquer le destin d'Eugène Hugo, d'avoir pris la place d'un cadet à la tribune mais non face à la mort. Car, d'une manière plus générale, les signes ne manquent pas dans Histoire d'un crime d'une certaine gêne de Hugo non pas d'avoir gardé sa vie sauve mais qu'elle n'ait pas même été exposée.