Ténot : « Vers neuf heures du soir, un rassemblement armé qui paraît avoir été assez nombreux, plus de cent hommes, avait réoccupé les barricades des rues Grenéta, Transnonain et Beaubourg. Un vrai combat s’engagea sur ce point. […] Un certain nombre [de défenseurs des barricades] tombèrent en combattant, soixante ou quatre-vingt furent pris, et plusieurs de ceux-là fusillés sur-le-champ. » Avec cette note : « Le général Magnan le dit dans son rapport officiel : “Tous les obstacles (de la rue Beaubourg) furent enlevés au pas de charge, et ceux qui les défendaient passés par les armes”. » C’était l’application du texte de Saint-Arnaud affiché le matin.

L'après-midi et la soirée furent plus mouvementées que Hugo ne le laisse entendre. Un peu partout dans Paris et particulièrement dans les quartiers du centre sur la rive droite, des rassemblements et des barricades esquissées, abandonnées, refaites, tiennent en haleine policiers, gendarmes et troupes. Deux actions offensives importantes sont entreprises, l'une sur une caserne de la garde nationale boulevard Sain-Germain, l'autre sur l'imprimerie nationale; elles échouent mais la seule possibilité de telles initiatives indique la vigueur croissante de la résistance. Pour toute la journée du 3 Belouino met à l'actif des forces de l'ordre 200 arrestations et 32 morts.