Mayer explique avec ingénuité (p. 36-37 et 129-133) que longtemps avant
le 2 décembre les futurs putschistes avaient reconnu que « l’état-major
général n’offrait peut-être pas assez de garanties car les plus âgés pouvaient
manquer d’audace et la grande majorité des plus jeunes figurait dans le
parlement ». Dans un trait de génie, le président avait alors dit :
« Et si nous faisions des généraux ? » Au début de l’année 1851,
le commandant Fleury fut chargé « d’apprécier les courages, d’évoquer les
dévouements, de certifier les espérances ». Il s’y employa, en particulier,
en organisant une campagne de « pacification » contre une rébellion
imaginaire en Petite Kabylie; elle atteignit son but de faire accéder à la notoriété et aux grades les
officiers supérieurs et généraux du coup d’Etat : « Saint-Arnaud, de
Cotte, Espinasse, Marulaz, Rochefort, Feray, d’Allonville, Garderens de Boisse,
de Lourmel, Herbillon, Dulac, Forey, Courtigis, Canrobert et quelques
autres. »