Comme celui de la rue Saint-Anastase – voir en I, 17 –, cet épisode n’est pas autrement documenté que par ce passage et par le récit de Gustave Rivet (Victor Hugo chez lui), à l’exception de ce qui concerne Rolland. Car on connaît une lettre de Hugo du 14 août 1848 à un ami de Charles Rolland lui demandant de faire savoir à ce dernier qu’il a écrit pour lui au général Bertrand et/ou « signé une lettre écrite par plusieurs représentants ». Elle s’achève ainsi : « Je serai plus heureux que vous s’il m’est jamais donné de serrer la main à votre ami en liberté. »

Il faudrait dater la rédaction de tous les nombreux passages où juin 48 fait résurgence dans Histoire d’un crime pour savoir si s’y exprime surtout le remords d’avoir participé à la répression de l’insurrection (qui fut, à sa manière et dans le respect de la loi, une sorte de répétition générale du coup d’Etat) ou l’intention de travailler à l’amnistie des Communards. Mais, vu de plus haut, l’alignement des trois grands moments répressifs du siècle, également catastrophiques pour la liberté et la démocratie, pour la République, ne manque pas de sagesse historique.