Hugo suit le témoignage de Benoît, pris en note et versé au Cahier complémentaire : « Cortège piteux. Air d’un homme qui a passé trois nuits dans une maison de filles. […] Les ouvriers crient, Vive la République ! […] En ce moment L. B. entrait aux Tuileries. Attitude hésitante des soldats. Il eût été possible d’enlever là Louis Bonaparte. C’est ce qui lui a fait rebrousser chemin et entrer brusquement aux Tuileries. » Les autres récits contemporains du coup d’Etat mentionnent également cette sortie. P. Mayer (p. 85-86) la voit comme une triomphale revue des troupes. Ténot est plus mesuré : « La foule compacte qui regardait passer ce brillant état-major, se montra froide. S’il n’y eut pas dans son attitude et dans ses cris d’hostilité prononcée, il y eut moins encore d’enthousiasme. A la hauteur du Pont-Royal […] le cortège du président fut accueilli par le cri dominant de Vive la République ! […] néanmoins quand le président approcha, saluant du geste, la masse se découvrit. » (p. 171) Selon H. Guillemin (op. cit., p. 375) le prince-président aurait froncé les sourcils en entendant les cris de « Vive l’Empereur » poussé par des soldats qui s’y croyaient déjà, et fait lui-même rectifier en « Vive la République ».