Publié au Moniteur le 8 décembre et reproduit dans Mayer. Il rend compte ainsi de l’action des troupes au Petit-Carreau : « Vers huit heures, le colonel de Lourmel, du 51° de ligne, qui était resté en position près de la pointe Saint-Eustache, bien qu’appréciant toutes les difficultés d’une attaque de nuit, se décida à faire attaquer immédiatement par le 2° bataillon de son régiment.

« Les quatre premières barricades furent enlevées, au pas de course et avec le plus grand élan, par les grenadiers et les voltigeurs de ce bataillon. Une cinquième restait debout, plus élevée et mieux défendue que les autres. Malgré son éloignement, malgré l’obscurité, le colonel de Lourmel n’hésita pas à prendre ses dispositions pour l’attaquer. Quinze grenadiers, aux ordres du sergent Pitrois, s’avancèrent les premiers, bientôt suivis par les grenadiers et les voltigeurs du bataillon, entraînés par le commandant Jeannin.

 « Rien ne put résister à l’élan de ces braves soldats. La barricade est enlevée malgré une résistance désespérée. Cent insurgés environ la défendaient. Quarante sont tués sur place, les autres sont faits prisonniers. Une centaine de fusils, des armes de tout espèce, d’abondantes munitions, tombent au pouvoir de nos soldats.» Selon Mauduit, de Lourmel est informé de la construction des barricades rues Montorgueil et du Petit-Carreau « vers neuf heures du soir ».