Les barricades des rues Rambuteau, Saint-Denis et Saint-Martin, furent les plus importantes et celles qui résistèrent le plus longtemps dans l'après-midi du 4. Une fois prises, ceux qui parvinrent à s'en échapper reprirent le combat, dans la soirée et la nuit, dans le quartier immédiatement au nord des Halles: rues Montorgueil, du Cadran, du Petit-Carreau. Le récit qui suit recommence, en fait, celui du chapitre précédent, dont on peut se demander s'il n'est pas une autre version. Mais, s'il s'agit toujours bien du 4, on ne peut pas dire que "les soldats victorieux tuèrent moins que la veille" (le 3). Bien au contraire.

Quant à la journée du 5, Ténot la résume ainsi: "Les survivants des barricades et les représentants du peuple qui essayèrent, le 5 au matin, de recommencer l'agitation, se heurtèrent à une population glacée d'épouvante. Quelques barricades élevées sur la rive gauche de la Seine, à la Croix-Rouge, sur la rive droite en quelques points des faubourgs, notamment barrière Rochechouart, furent abandonnées sans combat à l'approche des troupes." (ouvrage cité, p. 198)